A l'ouest de Denver, quelques centaines de mètres au sud d'une piste utilisée par les caravanes de voyageurs, non loin du territoire du Caïd. Une silhouette plane au-dessus des dunes, étendant son envergure dans le soleil écrasant. Autour, de plus petites formes. En certains jours, le Vautour Chauve, Edwyn Toomes, a comme la sensation d'être au sein même de la volée de rapaces qui le rejoignent parfois dans le ciel. Il n'en a aucun contrôle. Il le sait. Mais comme la plus grosse forme dans le ciel et sans doute la plus rapide, il a un sentiment de puissance, qui s'ajoute à celui de la liberté. Dans le ciel des Midlands, engoncé dans le harnais de son grand-père, il n'a jamais quitté la liberté de la jeunesse. Dans ce monde dévasté, il vit comme l'homme il y a des millénaires. Il chasse sa proie, lorsqu'elle est faible ; il récupère ce qu'il peut trouver sans effort s'il le peut. Lorsque c'est plus difficile, il compte sur ses atouts. Sa seule tribu, elle est occasionnelle. Parfois il laisse les oiseaux se nourrir de ceux qu'il dévalise, lorsqu'ils volent sur les mêmes courants que lui.
Voilà une heure qu'il poursuit le même homme. Il a tout suivi. Il survolait la caravane depuis un temps déjà, se cachant dans l'angle du soleil. A un moment, dérouté par la fatigue et l'alcool, il a dévié du chemin et perdu le groupe. Maintenant, il semble au bord du malaise, croulant sous ses bagages.
Autour de lui, les oiseaux commencent à former des cercles concentriques. C'est comme cela qu'il sait que la cible est presque mûre, et extrêmement faible. Par une forme d'instinct de survie, le pauvre bougre s'en rend compte. Il perçoit la présénce des charognards qui s'intéressent à lui et court. Il court car sa vie en dépend. Faux. Il court alors que c'est de sa mort qu'ils se repaîtront. Il panique à l'arrivée de celle-ci, tout simplement. Oiseaux de mauvais augure. Voilà ce qu'ils sont. Savait-il qu'il allait mourir de son petit égarement ? Qui peut le dire. Distrait par la beauté du vol des rapaces, Toomes perd un instant le contact visuel avec sa cible.
Celle-ci est brièvement oblitérée par une dune de sable. Il fond sur l'homme, calculant l'endroit où celui-ci doit se trouver, peut-être appuyé dans un recoin de sable pour se cacher et ... sans doute, mourir. Les ailes déployées d'Eddy Toomes se raidissent, puis envoient un énorme coup en arrière, puis un deuxième, plus court. Le troisième voient les appendices renvoyés en arrière. Tête la première, bras en avant, il part en piqué et aperçoit enfin celui qui avait été un voyageur. Quelque chose de bizarre s'est passé. Toomes sent une odeur étrange. Il est destabilisé, roule en boule dans le sable. Quel dégoût. Il en a dans la bouche, dans le dos, dans le cou... Tout son costume est plein de poussière, dedans comme au-dehors. Il jette ses yeux injectés de sang sur la proie ...
Voilà une heure qu'il poursuit le même homme. Il a tout suivi. Il survolait la caravane depuis un temps déjà, se cachant dans l'angle du soleil. A un moment, dérouté par la fatigue et l'alcool, il a dévié du chemin et perdu le groupe. Maintenant, il semble au bord du malaise, croulant sous ses bagages.
Autour de lui, les oiseaux commencent à former des cercles concentriques. C'est comme cela qu'il sait que la cible est presque mûre, et extrêmement faible. Par une forme d'instinct de survie, le pauvre bougre s'en rend compte. Il perçoit la présénce des charognards qui s'intéressent à lui et court. Il court car sa vie en dépend. Faux. Il court alors que c'est de sa mort qu'ils se repaîtront. Il panique à l'arrivée de celle-ci, tout simplement. Oiseaux de mauvais augure. Voilà ce qu'ils sont. Savait-il qu'il allait mourir de son petit égarement ? Qui peut le dire. Distrait par la beauté du vol des rapaces, Toomes perd un instant le contact visuel avec sa cible.
Celle-ci est brièvement oblitérée par une dune de sable. Il fond sur l'homme, calculant l'endroit où celui-ci doit se trouver, peut-être appuyé dans un recoin de sable pour se cacher et ... sans doute, mourir. Les ailes déployées d'Eddy Toomes se raidissent, puis envoient un énorme coup en arrière, puis un deuxième, plus court. Le troisième voient les appendices renvoyés en arrière. Tête la première, bras en avant, il part en piqué et aperçoit enfin celui qui avait été un voyageur. Quelque chose de bizarre s'est passé. Toomes sent une odeur étrange. Il est destabilisé, roule en boule dans le sable. Quel dégoût. Il en a dans la bouche, dans le dos, dans le cou... Tout son costume est plein de poussière, dedans comme au-dehors. Il jette ses yeux injectés de sang sur la proie ...